Le bruit, pas l'odeur

Le haut parleur est là. Tel un télécran Orwellien, il vous crache des paroles grésillantes. Il vous vend des journaux. Il vous incite à suivre le petit guide touristique qui agite un drapeau devant vous. Il vous ordonne de rester en ligne pour entrer au mausolée de Mao. Il vous rappelle les nom des 20 prochaines stations de métro. Il vous presse de monter dans le bus sans vous bousculer. Mais surtout, il se dispute le championnat de décibels avec les klaxons, les vendeurs ambulants, les sifflets des agents de circulation, le brouhaha des automobiles, les musiciens de rue, les interpellations des vendeurs sur le pas de la porte de leur magasin. Se réfugier dans un temple calme ne vous sauvera que temporairement: l'inévitable groupe géant de touristes à casquettes, précédé de son guide à petit drapeau, fera bientot trembler les pierres de votre havre de paix. Une meeting de travail? Même si le ton est calme, réunir plus de 3 personne signifie entamer gravement votre capital auditif, et vous connaitrez par coeur les nuances de sonneries de Nokia et Motorola. Un envie de soirée dansante? Découvrez comme la loi française veut votre bien en limitant les décibels dans les boites de nuit, et comme cette loi manque cruellement en Chine.

La Chine, on en prend plein la vue, mais aussi plein les oreilles.

(photo: moi -au tombeau des Ming)